RADIO KLASSIK, Michael Gmasz

avril 2020

Après un premier CD de musique de chambre, le violoniste français Virgil Boutellis-Taft célèbre aujourd’hui ses débuts, sur CD avec un grand orchestre. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est le choix des œuvres qu’il propose. Alors que, pour leur premier CD, de nombreux violonistes se plaisent à présenter des œuvres de grands virtuoses à couper le souffle tels que Paganini, Wieniawski ou Sarasate, le violoniste français Virgil Boutellis-Taft a choisi des tonalités plus intimes pour son premier CD avec orchestre. Il a intitulé ce CD Incantation, qui selon le Duden signifie en allemand « enchantement, conjuration par des formules magiques » – et ce ne sont pas des vers ou des formules qui sont récités comme des mantras, mais Boutellis-Taft enchante avec la musique de Bruch, Vitali, Saint-Saëns, Tchaikovsky, Bloch, Chausson et Umebayashi. Sur fond de conjuration, Kol Nidrei de Max Bruch, Nigun d’Ernest Bloch (du Triptyque Baal-Shem) ou le Poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson sont plutôt méditatifs. Cette humeur mélancolique est rarement rompue et se transforme en une danse de sorcière endiablée comme la Danse macabre de Camille Saint-Saëns. C’est une puissante sonorité et cependant un son très chaud et velouté que Virgil Boutellis-Taft tire de son violon Montagnana. Et quand j’ai évoqué au début les habituelles autres œuvres virtuoses – les morceaux de musique choisis ici ne sont pas moins virtuoses, mais d’une manière différente!

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